Le skateboard, la ville, la passion, l'amour.

On sait que le jeu, surtout à l'âge adulte, est lié à des espaces et des plages horaires bien définis. C'est quelque chose qu'on a gardé de l'enfance, mais à l'âge adulte, on fait une grande différence entre le travail et les loisirs.
Il y a des règles tacites dans la société qui disent que tu joues mais à telle heure, tu joues après le bureau, tu joues le samedi après-midi. En plus, tu ne joues pas n'importe où. Tu joues sur un terrain et tu payes ta cotisation.
Le skateboard, depuis les années 70, pose la question du jeu dans l'espace où l'on vit, du jeu en ville. Le skate on l'a toujours à la maison, et quand on en a envie, on sort en faire un peu sur le trottoir et on revient.
C'est cette chose qui pose problème au skater. Quand tu es dans la rue, que tu vas au travail, et que tu vois des gens qui utilisent le même espace de toi mais qui prennent du plaisir, ça énerve. Pourquoi moi je dois aller bosser pendant que eux s'amusent ?

Si tu sors un samedi après-midi, tu vas retrouver tes potes, tu vas dans un bar, tu consommes. Tu as rarement une pratique de la ville pour la ville. Le skater lui propose une manière de pratiquer la ville, pas en tant que simple consommateur, mais en tant que créateur.
Finalement, on traite le skateboard comme pathologie urbaine, et les spots sont de plus en plus "anti-skatés".
Le skateboard est un réel plaisir, mais très difficile à partager avec des personnes qui n'en ont jamais fait...

En regardant un banc, une personne voit une chose faite pour se reposer, et lui associe l'idée de statisme. Un skater lui, analyse les possibilités associées à ce banc, et lui associe la dynamique liée à la pratique du skateboard.
Le regard porté sur la rue n'est pas le même pour tous, c'est pourquoi je vous laisse apprécier les photographies suivantes...











Cet article a été inspiré des études de Raphaël Zarka dans son livre La conjonction interdite.